"Odorante et savoureuse,
tu dépasses sans te perdre
les frontières de ton corps.
Tu as enjambé le temps.
Te voici femme nouvelle
révélée à l'infini."
Un texte de Paul Eluard est le prétexte à un collage.
Pour ce tableau, je suis partie du cadre, chiné cet été sur un marché aux puces dans les Vosges. L'idée première était de le repeindre mais sa couleur crème s'harmonisait parfaitement aux teintes de mon papier imprimé. Une fois n'est pas coutume, j'ai aussi utilisé un papier de scrap choisi pour son graphisme répétitif. Je regrette de n'avoir pas su réaliser ce graphisme moi-même, comme sait si bien le faire Nathalie Blanloeil. Mais je viens de découvrir une créatrice de tampons à qui je pourrais bien en commander. Affaire à suivre, donc !
Pour le reste, les techniques sont toujours les mêmes : papier journal imprimé (monotype), pages de livres anciens. Le texte est calligraphié en deux gestuelles contrastées : une première à la gouache, mate et lourde, à peine perceptible. Une seconde à l'encre de Chine, plus légère et gracieuse, légérement brillante. Le texte sur le côté est une onciale écrite à la plume et à la gouache. Une pièce de monnaie ancienne, elle aussi chinée, vient compléter le collage et donner du relief à ce tableau sans verre. Une création qui ne se laisse pas découvrir du premier regard ; il faut la regarder sous différents angles pour voir toute sa personnalité.